Benoît Gabrielle est professeur à AgroParisTech et chercheur au laboratoire Écologie fonctionnelle et écotoxicologie des agroécosystèmes (ECOSYS - Univ. Paris-Saclay, INRAE, AgroParisTech), et le directeur de la Graduate School Biosphera de l’Université Paris-Saclay. Centralien de formation et initialement spécialiste des énergies, il est devenu un bio-économiste des « sciences de la durabilité », au service d’un écosystème formation-recherche multidisciplinaire œuvrant sur les bioénergies du futur.
De la bioénergie à la bioéconomie
En marge de la COP 21 en 2015, Benoît Gabrielle publie, avec le collectif du Global Carbon Project, un article sur les technologies à émissions négatives dans la revue Nature Climate Change. « La COP 21 misait implicitement, entre autres, sur la biomasse pour compenser nos émissions de gaz à effet de serre. Certes, la bioénergie crée de l’énergie mais elle consomme aussi de l’eau et des terres, ce qui a un coût. L’autre solution, qui consiste à pomper de l’air et à récupérer le CO2, a également un prix élevé. » Au sein de l’Institut de convergence CLAND de l’Université Paris-Saclay, Benoît Gabrielle collabore avec des économistes pour introduire ces technologies de façon plus réaliste dans les modèles globaux, passant de la bioénergie à la bioéconomie. « La durabilité, ce n’est ni blanc ni noir, c’est souvent une zone grise, affirme le chercheur. Cette discipline consiste à faire fonctionner l’économie sur des ressources renouvelables, durables et essentiellement biologiques. On peut également optimiser l’utilisation des ressources biologiques. Prenons par exemple les déchets de l’alimentation pour fabriquer de l’énergie : le résidu de cette conversion peut fertiliser à nouveau les cultures, et ainsi de suite. Cette économie circulaire contribue à la bioéconomie. » Cette démarche est depuis deux ans portée au niveau européen par l’alliance European Bioeconomy University (EBU) dont AgroParisTech est membre fondateur.
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Sandrine Gary-Tréhin (PG 90)