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Portrait - Aurélie Catallo : penser la transition agroécologique entre science et politique
Aurélie Catallo (APT 2014) travaille sur la transition agroécologique, un enjeu en lien avec ses convictions personnelles.
« On ne peut pas attendre des filières agroalimentaires qu’elles fassent la transition par elles-mêmes sans modification du cadre politico-économique ».
Aurélie Catallo est rentrée à AgroParisTech en 2014 pour réaliser son mastère spécialisé sur l’action publique sur le développement durable des territoires et de l’agriculture (MS ACTERRA – n’existe plus aujourd’hui). Elle n’est pas ingénieure agronome de formation puisqu’elle a réalisé ses cinq premières années d’étude à Sciences Po Lille et à la Westfälische Wilhelms-Universität Münster (Allemagne). Elle y a effectué son master en affaires européennes, notamment sur la Politique Agricole Commune (PAC). Le mastère spécialisé, à l’époque co-porté avec l’Institut Agro Dijon, consistait en une formation complémentaire plutôt à destination des diplômé.es en sciences politiques, à la recherche d’une expertise technique sur le secteur agricole, ou d’ingénieurs agronomes, à la recherche de connaissances sur les enjeux politiques. Cette formation lui a permis de gagner en compréhension sur le fonctionnement du système alimentaire et donc d’accroitre sa crédibilité sur les enjeux agricoles.
Au cours des dix années de sa vie professionnelle, Aurélie Catallo a exercé au sein d’un service déconcentré du ministère chargé de l’agriculture, la DRIAAF Île-de-France, puis comme coordinatrice du réseau d’ONG et d’organisations paysannes « Pour une autre PAC » (depuis devenu le Collectif Nourrir). Depuis trois ans, elle travaille désormais comme directrice France du programme « agriculture et alimentation » de l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales).
L’Iddri est un think tank, qui produit des travaux de recherche pour éclairer les politiques publiques. L’institut est financé pour partie par des acteurs publics (comme par exemple INRAE ou l’AFD) et pour autre partie, par des acteurs privés (entreprises et fondations philanthropiques). L’institut met en discussion ses productions avec la société civile, les représentants de la profession agricole, les décideurs politiques, etc. L’Iddri se situe à l’interface entre sciences et politique, avec un positionnement réformiste, ancré dans les réalités politiques et économiques auxquelles les acteurs du système alimentaire sont soumis.
Concrètement, le métier de Aurélie Catallo consiste à étudier les transformations biophysiques, socio-économiques et politiques requises afin d’atteindre un système agricole et alimentaire agroécologique. Elle coordonne une petite équipe de chercheur.se.s pluridisciplinaires (sociologue, agroéconomiste, etc.), s’intéressant aux maillons des exploitations agricoles, des industries agro-alimentaires, de la grande distribution et des pratiques alimentaires (la consommation). Son temps de travail consacré à la production scientifique est assez faible, elle occupe principalement des missions stratégiques et politiques, notamment au service du portage des travaux de recherche de l’équipe auprès d’une diversité de parties prenantes, des décideurs politiques et dans les media.
En définitive, Aurélie Catallo considère que la formation à l’Agro lui a apporté de la légitimité de faire une carrière dans le secteur agricole. Ce sésame se révèle être une porte d’entrée précieuse. Elle garde un souvenir précieux de l’émulation dans les projets de groupe. Ils ont passé beaucoup d’heures à discuter et à s’enrichir et elle a créé des amitiés solides. C’était un bon complément de formation au-delà des cours. Elle faisait partie d’une petite promo de gens passionnés.
Ce portrait a été réalisé par Fabien Guinio-Pasquali (APT 22)
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